Petre
(Pierre) Sergescu (1893-1954)
Historien
des Sciences et promoteur de la discipline.
par Alexandre Herlea
Mathématicien
de haut niveau qui a joué un rôle de premier plan dans le
développement institutionnel de l’Histoire des Sciences et des
Techniques, Petre Sergescu a été, tout au long de sa vie, un
intellectuel engagé, promoteur des grandes valeurs européennes et
attaché à ses origines. Cette communication concerne seulement, le
titre l’indique, Petre Sergescu en tant qu’historien des sciences
et promoteur de la discipline et n’aborde pas les autres aspects de
sa prodigieuse activité.
Né
en Roumanie, le 17 décembre 1893, il a étudié en France où il a
vécu de longues années ; il appartient à cette pléiade de
roumains dont l’œuvre fait partie intégrante de la culture
française et européenne.
Nous
célébrons cette année 125 ans depuis sa naissance ; c’est
une occasion pour rappeler ses engagements et réalisations, son rôle
et son œuvre. D’ailleurs d’autres initiatives liées à cet
anniversaire ont été prises, telle la proposition de Mme Magda
Stavinschi de créer à l’Académie
Roumaine
un prix appelé Petre
Sergescu,
attribué aux meilleurs travaux en Histoire des Sciences et des
Techniques. Elle est également sur le point d’achever la
republication du livre de Sergescu Gandirea
Matematica
(La
Pensée Mathématique)
précédé d’une introduction sur sa vie et son œuvre. Moi-même,
j’ai proposé, au début de l’année, au CTHS
la publication d’une biographie
qui paraitra sous son patronage ; elle sera réalisée
par Mme Stavinschi et moi-même.
Esprit
encyclopédique, Petre Sergescu, après avoir passé son baccalauréat
dans sa ville natale, au lycée de Turnu Severin, Ph
2
poursuit ses études, en mathématiques et en philosophie, à
l’Université
de Bucarest
Ph
3
où il obtient les licences dans ces deux disciplines en 1916. La
même année, il est diplômé du Conservatoire
de Musique.
Après
la Guerre, il obtient une bourse et poursuit ses études à Paris
pendant 4 ans, de 1919 à 1923. Ici il commence à travailler sur sa
thèse de doctorat et suit les cours de la Faculté
des Sciences
de la Sorbonne
et ceux de l’Ecole
Normale Supérieure de Paris,
Ph
4
d’où il sort avec une licence en mathématiques. Il suit aussi
l’enseignement en histoire des sciences de Pierre Boutroux au
Collège
de France.
En
1923, de retour de Paris, P. Sergescu passe, à l’Université
de Bucarest,
l’agrégation en mathématiques et une brillante thèse avec un
sujet du domaine des équations intégrales, intitulée « Sur
les noyaux symetrisables ».
Ph 5
Immédiatement
après, il commence sa carrière comme professeur suppléant à
l’Université
de Bucarest
et à l’Institut
Polytechnique
de cette ville pour être nommé, en
1926, professeur titulaire de Géométrie analytique à l’Université
de Cluj.
Ph
6
Il occupe ce poste jusqu’en 1943 quand il retourne à Bucarest où
il est nommé titulaire d’une même chaire à l’Institut
Polytechnique.
Entre temps il est devenu membre de
l’Académie des Sciences de Roumanie et
membre correspondant de
l’Académie Roumaine.
Dans
la période d’entre les deux Guerres P. Sergescu développe une
riche activité, aussi bien en mathématiques pures que dans
l’histoire et la philosophie de celles-ci. Cela tant au niveau de
la recherche et de l’enseignement que de la promotion et la
diffusion du savoir. Il est actif également au niveau de
l’organisation de diverses manifestations scientifiques et
participe à la vie des institutions du domaine, tel l’Académie
Internationale d’Histoire des Sciences - AIHS,
initiée en 1928 lors du Congrès
International des Sciences Historiques
d’Oslo par Aldo Mieli Ph
7
et un groupe d’historiens des sciences et des techniques tels :
George Sarton, Charles Singer, Abel Rey. Son siège sera à Paris, 12
rue Colbert, dans l’Hôtel de Nevers, Ph
8
à côté de la Bibliothèque Nationale.
Dans
le domaine des mathématiques contemporaines, P. Sergescu s’intéresse
aux équations intégrales dont il s’est occupé dans sa thèse de
doctorat, à l’algèbre, domaine dans lequel il a le plus publié,
à la théorie des nombres, à l’analyse combinatoire, à la
théorie des fonctions, etc.
Il
organise les deux premiers congrès de mathématiques qui ont eu lieu
en Roumanie : en 1929 à Cluj Ph
9
et en 1932 à Turnu Severin. Ph
10 & Ph 11
Ces congrès bénéficient d’une importante participation
internationale et feront connaitre Sergescu. C’est lui qui fonde
aussi, sous le patronage de ses maîtres Gh. Titeica et Dimitrie
Pompeiu, la prestigieuse revue Mathematica
Ph
12
(revue bilingue franco-roumaine) à laquelle collaborent non
seulement des roumains mais aussi de nombreux étrangers de haut
niveau tel les français : Paul Montel, Emile Picard, Maurice
Fréchet. Il en est le rédacteur en chef et également un sponsor,
sa contribution financière étant essentielle ; 23 volumes vont
sortir jusqu’en 1948. Cette revue atteste, comme l’affirme René
Taton, en 1955, dans la Revue
d’Histoire des Sciences:
« à
la fois le haut niveau atteint par la science roumaine et la riche
collaboration internationale que Pierre Sergescu a su lui attirer »
P.
Sergescu participe à de nombreux colloques et congrès
internationaux de mathématiques et d’histoire des sciences
principalement en France et en Pologne, pays avec lesquels il a des
relations privilégiées. Et c’est normal, il est un grand
francophile qui a fait ses études en France et sa femme, l’écrivaine
Marya Kasterska qu’il a épousée à Paris en 1922, est polonaise
avec des ancêtres français. Ph
13
Il
est membre depuis 1920 de la
Société
Mathématique de France ;
participe en 1930 et 1933 Ph
14
aux congrès de l’Association
Française pour l’Avancement des Sciences
-
AFAS
d’Alger et de Chambéry. Dans les années ’30 et début des
années ’40, il donne des cours et fait des conférences et
séminaires, dans plusieurs universités françaises :
Paris-Sorbonne, Clermont-Ferrand, Poitiers, Montpellier, ainsi que
dans des universités francophones de Belgique (Bruxelles, Liège) et
Suisse (Genève, Lausanne, Neuchâtel, Fribourg). En 1932, la France
lui décerne, en tant que professeur à l’Université
de Cluj
où l’influence française est très forte, la Légion
d’Honneur.
En
Pologne, Ph
15
Sergescu qui est membre de la
Société
Polonaise
de
Mathématiques
est le Président d’Honneur du deuxième et troisième Congrès
des Mathématiciens Polonais,
à Wilnio en 1931 et à Varsovie en 1937. Il parle polonais et
entretient des relations privilégiées avec ses collègues. Il tient
des cours et conférences dans les universités de Lwow, Wilnio,
Poznan et Varsovie, est membre correspondant de la société
Scientarum
Varsoviensis
et membre de la Société
pour l’Histoire et la Littérature de Pologne.
Il est décoré de l’ordre Polonia
Restituta.
Entre
les Deux
Guerres,
P. Sergescu participe à des congrès et colloques aussi dans
d’autres pays européens, tels le Congrès International des
Mathématiciens de Zurich, en 1932 et en 1937 à celui des
mathématiciens des pays slaves à Prague. A partir de 1934, date de
son entrée dans l’Académie
Internationale d’Histoire des Sciences,
il participe à tous les congrès de celle-ci.
En
cette année le congrès qui est le troisième, a lieu au Portugal.
Ainsi
dans les années ’30, P. Sergescu s’est imposé sur la scène
internationale. Ph
16
Rappelons encore qu’en 1933, à Varsovie, il est élu président de
la section
d’Histoire des Sciences
du Congrès
des Sciences Historiques.
En 1936, à l’occasion de la présence en Roumanie du Comité
International des Sciences Historiques,
il organise à Cluj et Bucarest, une réunion des grands historiens
des sciences d’une dizaine de pays, dont Aldo Mieli, Charles
Singer, Ph
17
Arnold Reymond, Mario Gliozzi. En 1937, au quatrième congrès de
l’Académie
Internationale d’Histoire des Sciences,
qui a lieu à Prague, il est élu vice-Président, responsabilité
qu’il gardera jusqu’en 1947 quand il en prend la Présidence.
La
même année, à Paris, il est le président du deuxième congrès
des « Récréations
Mathématiques »,
ce qui souligne le prestige dont jouit P. Sergescu dans le domaine de
la diffusion des connaissances mathématiques.
Dans
le domaine de l’histoire et la philosophie des mathématiques et
plus généralement des sciences, il publie Ph
18
plusieurs livres et nombreuses études parmi lesquels : Gandirea
Matematica
(La
Pensée Mathématique),
paru à Cluj en 1928 et couronné par l’Académie
Roumaine
qui
porte sur l’histoire et la philosophie des mathématiques depuis la
Grèce antique au 20ème
siècle (le premier livre écrit par un roumain sur ce sujet) ;
Les
sciences mathématiques en France,
paru à Paris en 1933, couronné par l’Académie
des Sciences
française qui
présente le développement des mathématiques françaises au 19ème
et début du 20ème
siècles ;
le chapitre sur les mathématiques françaises au 19ème
siècle dans le volume L’évolution
des sciences mathématiques et physiques,
paru chez Flammarion en 1935 ; l’étude réalisée pour le
Pavillon Français à l’Exposition
Universelle de New York
de 1939 intitulée : Some
important dates in the evolution of French mathematics,
publiée en des dizaines de milliers d’exemplaires.
Ph
19
Parmi
les études je mentionne encore: Ph
20
« L’évolution des principes de la mécanique de Newton à
Laplace », publiée en 1929 dans les Annales
de la Société polonaise des mathématiques ;
« La vie contemporaine des mathématiques » (Revue
de l’Université de Bruxelles,
1937), « Le développement des sciences mathématiques en
Roumanie » (La
vie scientifique en Roumanie,
Bucarest, 1937) ; « Dernières batailles pour le triomphe
du calcul infinitésimal » (Sphinx,
Bruxelles, 1938) ; « Un soldat de la mécanique
cartésienne au début du 18ème
siècle : Antoine Parant » (Sphinx,
Bruxelles, 1938) ; « Les mathématiques au Moyen-Age »
(Le
Flambeau,
Bruxelles, 1939) ; « Mathématiciens révolutionnaires »
(Sphinx,
Bruxelles, 1939).
À
la suite du Dictat de Vienne du 30 aout 1940 la Roumanie perd la
Transylvanie du Nord, dont la ville de Cluj, et Sergescu suit
l’Université et se réfugie à Timisoara où il reste 3 ans. Ph
21
La
fin de la Seconde Guerre Mondiale, le trouve, comme je l’ai déjà
dit, professeur de géométrie analytique à l’Institut
Polytechnique
de Bucarest Ph
22
dont il est élu, en janvier 1945, Président (Recteur). Il y
remplira cette fonction jusqu’en août 1946 quand il se réfugie
avec sa femme à Paris pour ne plus jamais retourner en Roumanie. Ph
23
A
Paris P. Sergescu va se consacrer à la science, surtout à
l’histoire des sciences et à la Roumanie. Il sera chargé de
recherches au CNRS, à partir de 1952. Au niveau de l’histoire des
sciences, son action est prodigieuse, il
devient le principal artisan de la collaboration internationale dans
ce domaine.
Il
faut préciser qu’à la fin de la guerre « l’Académie
Internationale d’Histoire des Sciences - AIHS »,
principale institution de cette discipline, reprend ses activités.
Elle souhaite bénéficier de l’aide que l’UNESCO,
créée en novembre 1945, pourrait lui apporter et sait que celle-ci
va soutenir l’ICSU
(the
International
Council of Scientific Unions)
qui regroupe plusieurs organisations dont l’objectif est la
promotion de l’activité scientifique.
Il
semble que Joseph Needham Ph
24
a eu le premier l’idée d’introduire l’Histoire des Sciences et
des Techniques dans l’ICSU.
L’AIHS
doit faire les démarches nécessaires et entamer des négociations.
Mais,
en automne 1946, sa situation est difficile : son Secrétaire
perpétuel Aldo Mieli est en Argentine, très malade, le Président,
Arnold Reymond, habite Lausanne et le secrétaire-trésorier J. A.
Volkgraff à Leyde. Seuls deux responsables sont à Paris, où se
déroulent les négociations, le Vice-Président, Pierre Sergescu qui
vient d’arriver en août ’46 et Pierre Brunet
archiviste-bibliothécaire ; ce sont eux qui entament, fin 1946,
les négociations avec l’UNESCO
et l’ICSU.
L’UNESCO
est représenté par Joseph Needham et Armando Cortesao et l’ICSU
par A. Establier. La solution qui se dégage est de créer une
structure calquée sur le modèle des autres organismes membres de
l’ICSU.
Celle-ci va être « l’Union
Internationale d’Histoire des Sciences - UIHS ».
Fin décembre le Conseil
de l’Académie
approuve cette solution qui bénéficie du support des
personnalités les plus connues du domaine, tel : Ch. Singer, A.
Reymond, G. Sarton, Ph
25,
R. Taton ou M. Daumas. Ph
26
Peu
de temps après P. Brunet tombe malade et P. Sergescu reste seul en
première ligne. C’est lui qui, à partir de décembre 1946, va
jouer le rôle clef dans l’organisation institutionnelle de la
discipline. Passionné d’histoire et de philosophie des sciences et
des techniques P. Sergescu n’a pas seulement l’enthousiasme de
l’accomplissement mais aussi la compréhension de la situation
institutionnelle et la capacité de définir une stratégie pour agir
efficacement.
Au
cinquième Congrès
International de l’Histoire des Sciences
qui a lieu à Lausanne du 1-4 octobre 1947, la décision de créer
l’UIHS
est entérinée et P. Sergescu est élu secrétaire général. En
même temps il est élu aussi Président de l’AIHS
et
une liaison statutaire est établie entre les deux institutions.
L’UIHS
devient membre de l’ICSU
et Sergescu son délégué auprès de l’ICSU
est également membre du Conseil de celui-ci. Ph
27
Grâce
à la liaison statutaire entre l’UIHS
et
l’AIHS,
cette
dernière peut elle aussi être financée. Peut ainsi paraitre, en
1947, le premier numéro des « Archives
Internationales d’Histoire des Sciences »,
qui est l’organe de l’Académie.
P.
Sergescu,
encore lui, sera son rédacteur en chef et à partir de 1951 son
Directeur. Ainsi il assure, à partir de l’automne 1947 et jusqu’à
son décès, l’administration et le bon fonctionnement des
activités de
l’Académie et
de l’Union
d’histoire des sciences ainsi que ceux des Archives.
En 1950, au sixième Congrès
International de l’Histoire des Sciences
qui a lieu à Amsterdam, P. Sergescu sera élu secrétaire perpétuel
de l’Académie.
C’est
la consécration. Il avait espéré pouvoir organiser ce congrès à
Bucarest, mais la situation politique a rendu ce projet irréalisable.
Le
dernier Congrès
International de l’Histoire des Sciences
auquel Sergescu participe est celui de Jérusalem en 1953 où il est
le délégué de la France.
J’ai
insisté sur le déroulement de ce processus de création
d’institutions pour l’Histoire des Sciences et des Techniques
étant donné qu’il met bien en évidence le rôle joué par P.
Sergescu et ses qualités. Il va falloir étudier les archives de ces
négociations pour avoir plus de détails sur leur déroulement, je
me base ici surtout sur ce que René Taton, son grand ami qui lui a
succédé comme secrétaire général de l’UIHS,
a écrit sur ce sujet.
Mais
à Paris, après la Deuxième Guerre, P. Sergescu développe aussi
d’autres activités dans le domaine des sciences, de leur histoire,
enseignement et diffusion. Il organise ainsi, à partir de 1946, les
réunions annuelles Ph
28
de la section d’Histoire des Sciences de « l’Association
Française pour l’Avancement des Sciences - AFAS »
aux congrès de laquelle il participe (à Nice, Biarritz, Genève, Ph
29
Clermont-Ferrand, etc.). Il fonde le Séminaire
d’Histoire des Mathématiques
à l’Institut
Henri Poincaré
et suscite la mise en place, dans le cadre de la Sorbonne,
des cycles annuels des conférences mensuelles d’histoire des
sciences qui se déroulent au Palais
de la Découverte,
Ph
30
où il participe aussi à la réalisation de plusieurs expositions.
Il
a beaucoup écrit, surtout dans le domaine des mathématiques et de
l’histoire et philosophie des sciences, plus de 160 titres. L’un
de ses livres les plus appréciés, parus à Paris en 1951 est « Coup
d’œil sur les origines de la science exacte moderne ».
Ph
31
Mais,
en dehors de la science, P. Sergescu s’intéresse aussi à la
Roumanie
et
aux roumains exilés. Ce n’est pas une nouveauté car, il n’est
pas un chercheur dans sa tour d’ivoire ; c’est un
intellectuel engagé, charismatique, bon organisateur, défenseur des
valeurs européennes, grand francophile et grand patriote roumain.
Lors de la Grande
Guerre il
est arrêté par les Allemands qui occupent Bucarest
et
passe 18 mois dans des camps de prisonniers. Au début des années
’40 il prend contact avec la Résistance française en Suisse.
A
Paris, après la Seconde
Guerre,
il dénonce l’occupation soviétique et la terreur instaurée par
les communistes et mène une campagne qui vise à mettre en évidence
le caractère profondément européen de la Roumanie. Il est le
Président de l’Association
des roumains Professeurs des Universités à Paris
et le Directeur général de la Fondation
Universitaire Roi Charles I. Il
est présent aussi dans les débats longs et difficiles concernant
l’organisation politique de l’exil, notamment la structure, la
composition et le rôle du
Comité National Roumain.
Il se dévoue à l’assistance des réfugiés. Mais cet aspect de
la vie de P. Sergescu dépasse le cadre de cette communication et
nous n’allons pas le développer.
Rappelons
seulement encore que sa femme Marya Kasterska et lui-même, dans leur
appartement du Quartier Latin au 7, rue Daubenton,
Ph 32
animent un salon culturel où se retrouvent les samedis soir des
personnalités parisiennes de la vie culturelle et scientifique tels
Henry
de Montherlant, les
mathématiciens Paul Montel et Emile Borel, l’historien des
sciences René Taton à côté des réfugiés des pays de l’Europe
de l’Est, notamment de Roumanie, tel Mircea
Eliade ou Nicolae Herescu et des jeunes étudiants.
Petre
Sergescu décède le 21 décembre 1954, quatre jours après avoir
fêté son 61 anniversaire, en pleine force de travail ; c’est
une perte durement ressentie par tous ceux qui l’ont connu. Ph
33
Il est enterré au cimetière de Montmorency et sur sa tombe est
écrit : « J’ai
ce que j’ai donné ».
Pour
conclure, je cite les paroles, sur Petre Sergescu, des deux grands
professeurs d’histoire des sciences et des techniques,
réalisateurs, l’un de « Histoire
Générale des Sciences »
(René Taton) et l’autre de « Histoire
Générale des Techniques »
(Maurice Daumas) parues chez PUF dans les années 1970. Ph
34
Dans
un article publié dans les Archives
Internationales,
R. Taton écrit : « La
disparition de cet homme simple, amical et dévoué, de cet historien
probe et modeste, de cet animateur hors pair, fut profondément
ressentie aussi bien parmi les émigrés roumains qu’il avait aidés
avec un extrême dévouement, parmi les nombreux disciples et amis
qu’il avait su réunir et parmi toute la communauté internationale
des historiens des sciences qu’il avait contribué à reconstruire
et animer »
En
me recevant au CNAM en 1972 et sachant que je suis d’origine
roumaine, M. Daumas me parla de Pierre Sergescu et entre autres il
m’a dit : « vous
savez nous les historiens des sciences et des techniques français
nous sommes tous des disciples de Pierre Sergesco ». Quel
bel hommage !
Bibliographie
ANDONI,
G. St. Petre Sergescu (1893-1954) Istoria Matematicii
in Romania.
Vol. II, Ed. stiintifica, Bucuresti, 1966, pp. 378-386. Comprend la
bibliographique de P. Sergescu,
BODENHEIMER,
F.S. Petre Sergescu (1893-1954). Archives
Internationales d’Histoire des Sciences,
nr. 30, 1955, p. 3.
CALAFETEANU,
I. Exilul
romanesc. Erodarea sperantei. Documente
(1951-1975), Ed. stiintifica, Bucuresti, 2003.
George
Cioranescu si exilul romanesc. Documente din arhiva Fundatiei Regale
Universitare Carol I.
Ed. Institutului Cultural Roman, Bucuresti, 2007.
HALEUX,
Robert, Severyns, B. Twenty Five Years of International Institutions
HERLEA,
Alexandre. Petre (Pierre) SERGESCU (1893-1954) un artisan de la
coopération internationale en Histoire des Sciences. Bulletin
de la Société Française d’Histoire des Sciences et des
Techniques,
nr. 35/ février 1994, pp. 14-19
MONTEL,
P. Discours prononcé aux funérailles de Pierre Sergescu. Archives
Internationales d’Histoire des Sciences,
nr. 30, 1955, p. 3.
NICOLESCU,
Basarab. Un
cuplu mitic : Petre Sergescu si Marya Kasterska,
Conferinta, Muzeul National al Literaturii Romane, Bucuresti, 3
octombrie 2013
Pierre
Sergescu (1893-1954) Brochure d’une douzaine d’études sur la vie
et l’œuvre de P. Sergescu, ed. J. Brill, Leiden, 1968, Publié
aussi dans la revue Janus,
t. 55, 1968, pp. 1-73.
SIMIONESCU,
Dan. « Bibliothèque roumaine Pierre Sergesco-Marya
Kasterska ». Biblioteca
si cercetarea.
Bucuresti, vol. 6, pp. 343-353
STAVINSCHI,
Magdalena. René Taton et Pierre Sergescu, une collaboration au
bénéfice de l’histoire des sciences. Archives
Internationales d’Histoire des Sciences,
nr. 159, 2007, pp. 553-562.
STAVINSCHI,
Magdalena. Petre
Sergescu si Gandirea matematica,
manuscrit, sous-presse, ed. Eikon, Bucarest, 2018
TATON,
René. Pierre Sergescu. Revue
d’Histoire des Sciences,
t. VIII, Paris, 1955, pp. 77-80
TATON,
René. Pierre Sergescu, son œuvre en Histoire des Sciences et son
action pour la renaissance des Archives Internationales d’Histoire
des Sciences.
Archives Internationales d’Histoire des Sciences,
vol. 37, 1987, pp. 104-109
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